« La musique de chambre, c’est quelque chose d’amical ; jouer à deux au piano, par contre, c’est beaucoup plus intime, car ça doit sonner comme un seul instrument », remarque Khatia Buniatishvili au sujet de sa collaboration avec sa sœur Gvantsa. Les deux filles d’une mélomane passionnée étudièrent à Tiflis, et donnèrent déjà des récitals en tant que duo lorsqu’elles étaient encore enfants. Leurs caractères très différents forment une synthèse fascinante quand elles jouent ensemble : ainsi, elles se complètent de manière idéale. En 2019, elles avaient voulu collaborer de manière virtuose avec l’Orchestre Symphonique de Bochum pour son 100e anniversaire avec un concert au Festival de Piano de la Ruhr ; il fut d’autant plus regrettable qu’elles se virent obligées d’annuler en dernière minute. Pour leur programme de cette année avec le Scaramouche de Milhaud et les étincelles du feu hongrois de Liszt et de Brahms, elles ont choisi des trésors du répertoire à quatre mains. « Dans notre duo, c’est elle qui creuse les racines : si je suis comme l’air, Gvantsa est comme la terre », affirme Khatia Buniatishvili à propos de sa sœur. « Il est bien sûr enrichissant de jouer avec d’autres partenaires musicaux, mais c’est avec ma sœur que je me sens le plus en harmonie ; c’est avec elle que je peux me permettre d’être véritablement moi-même. »