Même si, de nos jours, les jeunes duos de pianistes parfaitement compénétrés ne sont certainement pas rares, les deux frères néerlandais Lucas et Arthur Jussen ont poursuivi une carrière fulminante depuis qu’ils se sont produits pour la première fois au Festival de Piano de la Ruhr en 2018. Ils ont quelque chose de spécial : ces deux « feux d’artifices humains » (Lars von der Gönna dans la Westdeutsche Zeitung) font non seulement montre d’une communication musicale quasi-télépathique entre eux, mais ils font également montre d’un sens exceptionnel du timbre, produisant un « son qui rend accro » (von der Gönna). « Ce n’est pas souvent que l’on entend le répertoire à quatre mains interprété comme ici, comme s’il s’agissait d’un seul jet et d’un seul souffle », écrivait Julia Gass en 2019 dans le journal Ruhrnachrichten. Les deux frères reviennent cette année-ci pour la troisième fois au Festival : non seulement avec Rachmaninoff, mais également avec la version pour deux pianos du grandiose Sacre de Stravinsky.