Frédéric Chopin avait 23 ans lorsqu’il publia les Études op. 10, qui comptent aujourd’hui parmi les œuvres les plus remarquables dans toute l’histoire de la musique : elles sont la « Magna Carta du jeu pianistique », selon le critique musical Karl Schumann. À peine plus âgé que Chopin à ce moment-là, le pianiste canadien Jan Lisiecki présente les Études op. 10 à Bochum dans des combinaisons fascinantes avec des nocturnes du même compositeur. Lisiecki est également d’origine polonaise, mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle il sent une affinité particulière avec l’œuvre de Chopin. « Les nocturnes sont carrément magiques », dit-il dans un entretien. « Ils sont également très difficiles à jouer, car ils demandent beaucoup de sentiment et de sensibilité. Il s’agit d’images émotionnelles ; à part les défis techniques, il faut également savoir évoquer ces images. » Ceci lui réussit à merveille, comme nous pourrons constater lors de la 12ème prestation de Jan Lisiecki au Festival de Piano de la Ruhr.