Anna Vinnitskaya fait chanter le piano, faisant preuve d’une intensité soulignée et d’une brillance technique qui ne devient jamais une fin en soi. « Si le jeu de piano était une langue », peut-on lire dans une critique, « Anna Vinnitskaya entrerait dans l’histoire comme un poète ». Elle ne s’est jamais demandé si elle voulait devenir pianiste – le piano a « toujours été là, et c’est simplement passé », explique la lauréate du Concours Reine Elisabeth 2007. À l’âge de 18 ans, Anna Vinnitskaya devient l’élève d’Evgeny Koroliov, et sept ans plus tard, elle obtient elle-même une chaire à la Musikhochschule de Hambourg. De son professeur, elle dit avoir appris « à jouer avec son âme et à prendre vraiment quelque chose de soi et à jouer ce que l’on a à l’intérieur ». Des moments tant émotionnels que techniquement raffinés imprègnent son programme finement sélectionné de musique de Schumann, Chopin et Ravel. « Je veux rechercher la vérité et dire ce que le compositeur voulait exprimer. Si j’y parviens, alors je suis très heureux. »