Chaque récital de Krystian Zimerman est une expérience inoubliable, mais ceci est non seulement dû au fait que le grand pianiste polonais donne un maximum de 50 concerts par an afin de répondre à ses propres exigences. Sous des doigts, même des œuvres apparemment familières du répertoire pianistique acquièrent une nouvelle profondeur et une beauté exceptionnelle. « Je ne joue pas les notes. Je joue la raison pour laquelle le compositeur les a écrites » : voilà le crédo extrêmement exigeant de cet artiste, lauréat du Concours Chopin à Varsovie en 1975. Zimerman réalise cette devise de manière tout à fait remarquable, comme le savent très bien les mélomanes qui assistent à ses prestations au Festival de Piano de la Ruhr. Pour son onzième concert au Festival, Zimerman amène de nouveau son propre instrument. Quel que soit le programme, il affirme être heureux quand, au moment de jouer, il n’aperçoit plus le piano en tant que tel. C’est en de tels moments que le lauréat du Prix du Festival de Piano (2014) se sent en parfaite osmose avec la musique.